
Synthèse globale des échanges
La table ronde « Environnement et Développement Durable » qui s’est finalement déroulée le 26 Mars 2022 au centre socioculturel de Boulouparis, a décliné 4 thématiques:
- un atelier « Agriculture et Développement Durable »,
- un atelier « Transition Energétique »,
- une réflexion sur « la place de l’environnement dans la société calédonienne »,
- et un atelier sur la « préservation des espaces et des espèces ».
L’objectif était de pouvoir dégager une vision de ces problématiques conciliant respect, protection de l’environnement, et développement des activités économiques qui s’y rapportent, tout en ayant un focus particulier sur une des problématiques les plus polluantes de la planète: l’énergie, nécessaire à tout développement économique.
De nombreux professionnels de filières agricoles (élevage de bovins, élevage de porcins, aquaculture, céréaliculture, agriculture biologique, permaculture, …), les maires de Bourail et de Boulouparis, les associations, les agriculteurs et particuliers ont répondu à l’invitation.
Merci à l’ensemble de ces acteurs qui ont participé avec sincérité, solidarité et détermination. Les débats riches et animés ont rendu des propositions qui sont exposées ci-dessous.
Retrouvez les autres tables rondes:
Introduction aux problématiques de la table ronde
Atelier « Agriculture et Développement Durable»
3 grands thèmes sont ressortis des échanges de cet atelier:
Les questions foncières
En vue d’une meilleure autonomie alimentaire pour la Nouvelle-Calédonie, la maîtrise du foncier est indispensable.
Qu’il soit privé ou coutumier, le foncier agricole doit être sécurisé par une réglementation foncière adaptée. L’agriculture urbaine doit également être favorisée.
Le foncier doit être aménagé en privilégiant l’intérêt général.
Les aménagements hydrauliques sont considérés comme une nécessité impérieuse pour cultiver plus et donc importer moins, mais aussi pour se prémunir des sécheresses cycliques. Ainsi un important programme de retenues d’eau doit être engagé par les pouvoirs publics.
Le reboisement est aussi un aménagement foncier de qualité pour le long terme : il doit être favorisé.
Le foncier doit enfin être accessible pour permettre l’installation des jeunes. Pour ce faire de nouveaux dispositifs sont à mettre en œuvre.
2 : Les risques pour l’agriculture
L’agriculteur exerce un métier qui comprend des aléas. Il faut sécuriser son activité face à un risque alimentaire de plus en plus grand du fait d’une possible raréfaction des importations :
– changement climatique : modifier la réglementation pour passer d’une assurance cyclonique à une assurance climatique et protéger une agriculture qui devra s’adapter aux évolutions du climat ;
– vigilance sanitaire aux frontières à maintenir (ex. de la peste porcine et du varroa pour l’apiculture) complétée par des plans de lutte ;
– risque environnemental : les aménagements fonciers doivent être mis en œuvre dans le respect de l’environnement.
3 : La place des professionnels
Les participants notent l’amélioration de la formation des professionnels avec une forte volonté des jeunes à s’installer à la terre.
Il faut faire de la promotion de la qualité de la production calédonienne.
Au plan de l’organisation du marché, sont reconnues les disparités entre filières encadrées ou libres. Toutefois, les agriculteurs ont créé des coopératives pour une meilleure organisation des productions et du marché. Certaines souhaitent, devant leurs difficultés actuelles, davantage de soutien public.
De nouvelles filières agro-alimentaires ou agro-cosmétiques peuvent aussi se développer et permettraient à l’agriculteur d’écouler leurs surplus de productions en saison propice.
Mais surtout les professionnels agricoles déplorent un manque de reconnaissance flagrant, notamment dans la gouvernance des établissements publics agricoles où seuls ils ne disposent que d’un avis consultatif. Ils demandent à obtenir des élus de la Nouvelle-Calédonie et de l’administration locale une délégation de responsabilités.
Propositions formulées par les participants
Atelier « Transition énergétique»
Les discussions autour de cette thématique nécessitent de solides connaissances dans le domaine de l’énergie (modes de production, besoin en énergie, stockage) mais également une bonne maîtrise du fonctionnement du réseau électrique de la Nouvelle-Calédonie.
Or, ces dernières informations ne sont généralement pas connues du grand public d’où la difficulté de proposer des solutions ou alternatives pragmatiques. Mais la présence de Jean-Gabriel Faget, directeur d’Enercal, lors de cet atelier a permis aux personnes présentes de confronter leurs réflexions, propositions et pistes d’amélioration à la réalité du terrain.
Plusieurs propositions ont été émises afin d’accélérer cette transition énergétique.
Propositions formulées par les participants
Atelier « Place de l’environnement dans la société »
Vaste sujet, puisqu’il s’agissait de déterminer quelle importance notre société doit accorder à l’environnement. Trois principaux thèmes pont été abordés lors de cet atelier :
1. Le développement d’une économie circulaire : recyclage, retraitement des déchets, etc. La possible mise en place d’une loi incitant les entreprises privées à utiliser entre 10 et 15% de produits recyclés a été évoqué. Il a également été rappelé que les institutions et administrations se doivent d’être exemplaires dans ce domaine.
2. L’éducation et la sensibilisation des jeunes et des moins jeunes. Si les personnes présentes à l’atelier ont insisté sur la nécessité de sensibiliser les enfants dès le plus jeune âge à l’adoption de bons comportements via une approche immersive et naturaliste, certains participants ont également insisté sur la sensibilisation des adultes qui sont des modèles pour leurs enfants.
3. La gouvernance. Enfin concernant la gouvernance, les participants à l’atelier ont émis le souhait que les décideurs (institutions et administrations) accordent une écoute plus importante aux gens de terrain qui « vivent » l’environnement.
Propositions formulées par les participants
Atelier « Préservation des espaces et des espèces »
L’objectif de cet atelier était d’aborder la gestion opérationnelle de l’environnement en Nouvelle-Calédonie. En tant que Hot spot de biodiversité, notre territoire a une responsabilité vis-à-vis de la préservation de nombreuses espèces endémiques. Comment gérons-nous ce patrimoine naturel et que faisons-nous pour le préserver, au niveau terrestre ou marin ?
L’environnement étant une compétence provinciale, ce sont les Provinces qui via leur code de l’environnement fixent les règles en termes de protection et de préservation. Pour certains participants, le fait de posséder 3 codes de l’environnement peut être sources de confusions.
Lors de cet atelier, les discussions se sont focalisées sur la gestion des espèces envahissantes. Il a été mis en évidence que de nombreuses actions étaient entreprises par les pouvoirs publics mais que ces actions n’étaient pas assez relayées par les médias.
Une meilleure information et sensibilisation du grand public font donc partie des propositions ayant émergé de cet atelier.