Déclaration de Virginie Ruffenach lors de la rencontre avec le Président de la République

Déclaration de Virginie Ruffenach lors de la rencontre avec le Président de la République

Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Ministre de l’Intérieur et des Outre-mer,
Madame la Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères,
Monsieur le Ministre des Armées,
Monsieur le Ministre délégué chargé des Outre-mer,
Mesdames et Messieurs les élus,

19 mois se sont écoulés depuis la dernière consultation de l’Accord de Nouméa, à l’occasion de laquelle et pour la 3ème fois, les Calédoniens ont choisi d’inscrire leur avenir dans la France.

19 mois d’expectative et d’appréhension pour la population, en attente que l’on dessine enfin pour elle de réelles perspectives d’avenir.

Le Ministre Gérald Darmanin a beaucoup œuvré au rapprochement des acteurs et je tiens à le remercier, ici et devant tous, pour ce travail nécessaire et difficile.
Cependant, je constate que les discussions sont encore séparées et notre avenir, nous le savons, ne passe que par une discussion, tous ensemble.

Pour nous, Monsieur le Président, votre visite aujourd’hui doit nous permettre de rompre avec la division et de renouer avec l’ambition alors que nous avons cette Terre en partage et en héritage.

Monsieur le Président de la République, vous incarnez un partenaire essentiel pour la paix comme pour l’avenir. C’est l’Etat, clé de voûte entre les indépendantistes et les partisans de la France, qui rapproche les contraires que nous incarnons ici.

Aujourd’hui, plus que jamais, votre présence et cette visite sont déterminantes pour retrouver la méthode du « parler ensemble », « construire ensemble », et « définir ensemble » le socle de notre société de demain au sein de la République française. C’est seulement ainsi que nous retrouverons la voie de l’exception calédonienne, exemplaire dans sa capacité à construire des schémas de paix, réunissant des hommes et des femmes d’aspirations opposées.

Pour le groupe que je représente, l’avenir de notre territoire ne peut se résumer à la seule réouverture du corps électoral, même si, nous considérons ce sujet primordial et que pour nous, le dégel n’est pas une option mais bien une obligation morale, juridique et surtout politique. Il s’agit de rassembler nos populations et d’arrêter de faire de la Nouvelle-Calédonie, une machine d’exclusion sur place publique.

Aujourd’hui, notre collectivité « Calédonie » est à bout de souffle, épuisée par un processus référendaire particulièrement éprouvant. Le bilan de l’Accord de Nouméa montre que notre émancipation économique n’est pas au rendez-vous et que nous avons échoué à créer nos propres moteurs de croissance.
Ainsi, outre le dégel du corps électoral, il est pour nous essentiel que l’Etat nous accompagne dans une véritable révision de nos institutions. La France et la Nouvelle-Calédonie ont leur destin lié. Cet attachement, cette affection mutuelle doivent nous permettre de dessiner ensemble une trajectoire de mutation vers des institutions efficaces.
Ces institutions doivent être repensées au regard de notre histoire et du contexte géographique et temporel, dans lequel nous évoluons pour une ambition régionale renouvelée.

Au-delà de l’accompagnement financier nécessaire au sortir des crises successives qui nous ont frappés, il semble que l’essentiel réside dans notre capacité à développer une économie plus autonome et moins dépendante des transferts de l’Etat. A ce titre, l’accompagnement de notre industrie du nickel dans sa capacité à bénéficier d’outils de production d’énergie stable, décarbonée, à des prix compétitifs serait un soutien immense que vous pourriez apporter à notre Terre de France du Pacifique.

Enfin, nous sommes fiers d’être en Nouvelle-Calédonie, près de 300 000 des 1,5 millions de Français que compte l’Indopacifique. Nous savons que ce sujet vous tient particulièrement à cœur et nous avons besoin de savoir le rôle que vous souhaitez nous voir jouer dans cette partie du monde qui rassemblera en 2040, les ¾ de la population mondiale et les ¾ des matières premières critiques.

Pour conclure, Monsieur le Président, je veux vous dire ici, que nous sommes fiers d’être Français, fiers d’être Calédoniens et que nous vous remercions de nous honorer de votre présence dans un moment crucial pour notre territoire où nous avons rendez-vous avec la France et où la France a rendez-vous avec la Nouvelle-Calédonie.
Je vous remercie.

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Thierry SANTA

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