Synthèse globale des échanges
Enseignement, Formation… et Insertion. Entre épanouissement personnel, et utilitarisme pour la société, entre construction d’un citoyen conscient et responsable, et construction d’un être utile et inséré dans le tissu économique, quelles conjugaisons, quels équilibres trouver ?
Comment répondre au décrochage scolaire d’une trop grande partie de la jeunesse calédonienne de son école, à l’illettrisme, à l’oisiveté qui découle d’un manque de savoir-être et de savoir-faire et, partant, à son impact sur la société calédonienne?
Comment répondre à l’évolution rapide du monde et des techniques, comment donner une autre chance aux adultes avec la formation professionnelle ?
Telles étaient les vastes questions auxquelles cette table ronde a tenté d’apporter des réponses avec ses trois ateliers, pendant une matinée entière hélas bien trop courte pour les aborder en profondeur.
Les experts de l’éducation savent combien le sujet est complexe tant il revient à aborder notre vision de la société, dont notre système éducatif est le reflet. Orientation, construction de l’identité personnelle et culturelle des élèves, égalité et pourtant prise en compte de la diversité, adéquation entre les moyens et les attentes, relation à l’autorité, choix parfois entre épanouissement et l’utilitarisme…. l’exercice est ardu mais cette table ronde formule ici un certain nombre de propositions concrètes pour commencer à y répondre.
La réflexion continue à partir des bases de travail qui vous sont livrées ici, pour être reprises et enrichies par votre réflexion.
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Introduction aux problématiques de la table ronde
Atelier `` Une école pour tous``
Chaque enfant a le droit à l’École, quelles que soient sa situation ou ses difficultés. L’objectif de l’École et des enseignants, est le même : la réussite de tous ! La réussite scolaire constitue le défi majeur pour toute politique éducative et sociale. Cependant, l’école est souvent considérée comme reproduisant ou renforçant les inégalités sociales malgré tous les moyens mis en place pour tenter de les réduire.
C’est ainsi que de nombreuses études considèrent l’école comme un lieu privilégié pour l’étude des relations entre conation et cognition et des interactions entre variables psychosociales et conatives, dans le cadre de conduites complexes que sont les apprentissages.
On distingue, généralement, trois facteurs principaux de réussite scolaire :
- les résultats antérieurs des élèves ;
- leur statut socio-économique ;
- la qualité de l’enseignement.
Quelles sont les conditions de la réussite à l’école ? Comment l’environnement familial et social de l’élève influe-t-il sur sa réussite ? Quel est le rôle de l’institution ? Comment créé une synergie entre les différents acteurs afin de placer l’élève au centre du dispositif ?Cet atelier s’est évertué à dresser des constats et proposer des solutions pragmatiques et réalisables pour chaque thématique :
- Une école inclusive et égalitaire
- Prévenir et lutter contre le décrochage scolaire
- Construire son identité citoyenne en développant une pédagogie à l’écoute des enseignants et de l’enfant.
Chaque thématique sera abordée au travers du primes de l’école et de celui de l’élève afin, ainsi, de mieux cerner les problématiques (constats) et que les solutions fassent sens pour chacun d’entre nous, chacun dans son domaine d’intervention.
Thématique 1 : Une école inclusive et égalitaire
Quel est le lien entre l’inclusion et le droit à l’éducation ?
Le droit à l’éducation vise à garantir à chacun le droit humain d’accéder à une éducation de qualité tout au long de la vie.
Une approche inclusive de l’éducation signifie que les besoins de chaque individu sont pris en compte et que tous les apprenants participent et réussissent ensemble.
Il reconnaît que tous les enfants peuvent apprendre et que chaque enfant possède des caractéristiques, des intérêts, des capacités et des besoins d’apprentissage uniques. Une attention particulière est accordée aux apprenants qui peuvent être exposés à un risque de marginalisation, d’exclusion ou de sous-performance.
Par exemple, lorsqu’un enfant est en situation de handicap, il ne doit pas être séparé des autres apprenants à l’école et les évaluations et les progrès de son apprentissage doivent tenir compte de son handicap.
Lorsque l’on interroge les notions d’inclusion et d’égalité à l’école, le service public est présenté par le législateur comme « veillant à l’inclusion scolaire de tous les enfants sans aucune distinction ». Plus localement, « il ne faut laisser aucun élève sur le bord de la route ».
Quelle est la situation de notre école en Nouvelle-Calédonie ? Quelles solutions pouvons nous apporter ?
Constats/propositions autour de l'école
Thématique 2 : Prévenir et lutter contre le décrochage scolaire
Le décrochage est un processus qui conduit, chaque année, des jeunes à quitter le système de formation initiale sans avoir obtenu une qualification équivalente au baccalauréat ou un diplôme à finalité professionnelle, de type certificat d’aptitude professionnelle (CAP).
Il s’agit d’un processus dont la conséquence est un désintérêt progressif de l’élève pour l’école.
Dans le traitement de la problématique du décrochage scolaire, il est nécessaire d’identifier, bien sûr, les causes, les solutions possibles, mais aussi, et tout particulièrement en Nouvelle-Calédonie les acteurs sociaux et institutionnels impliqués dans la lutte contre le décrochage scolaire.
Constats/propositions autour de l'école
Constats/propositions autour de l'élève
Thématique 3 : Construire son identité citoyenne en développant une pédagogie à l’écoute des enseignants et de l’enfant.
La notion de citoyenneté revêt une importance particulière en Nouvelle-Calédonie. Mais comment construit-on une citoyenneté à l’école ?
L’éducation à la citoyenneté a pour ambition de favoriser une culture de l’engagement durant le temps scolaire. Si l’élève acquiert des connaissances et des compétences avec l’Éducation morale et civique (EMC), il devient par ailleurs véritablement sujet et acteur à travers une participation et des prises de responsabilité au sein des instances (conseils de classe, conseils d’administration, etc.), d’une classe coopérative ou dans la vie associative, par exemple.
C’est par cette implication réelle et concrète qu’il éprouvera le mieux son rôle de citoyen.
L’éducation à la citoyenneté se transmet et se partage.
Constats/propositions autour de l'école
Constats/propositions autour de l'élève
La table ronde en photos
Atelier `` Formation``
Régulièrement, lorsque l’on évoque les thématiques de la formation de nombreux débats ont lieu entre chercheurs, enseignants et le monde institutionnel concernant l’état de l’école que ce soit en France ou en Nouvelle-Calédonie mais aussi du marché de l’emploi.
Cependant, deux thématiques, intimement liés, sont mises en lumière : la formation professionnelle et le décrochage scolaire.
La formation professionnelle est souvent perçue comme une voie de garage pour les élèves déscolarisés. Mais ne devrait-elle pas être perçue différemment par notre société ?
La formation professionnelle est un outil majeur à la disposition de tous les actifs : salariés, indépendants, chefs d’entreprise ou demandeurs d’emplois. Elle permet de se former tout au long de son parcours professionnel, pour développer ses compétences et accéder à l’emploi, se maintenir dans l’emploi, changer d’emploi ou de métier, engager une reconversion professionnelle.
Se pose, ensuite, en amont la question des déterminants amenant au décrochage scolaire. Quels sont-ils ? Et comment lutter efficacement contre ce dernier ?
Enfin, l’adéquation « formation-emploi » est une thématique redondante au même titre que le décrochage scolaire car elle présente des défis importants auxquels tant les entreprises que les pouvoirs publics cherchent à répondre.
En effet, l’« adéquation formation-emploi » est conçue comme une finalité de notre politique d’éducation. Si un individu se forme en acquérant des compétences spécifiques en vue d’occuper un emploi donné, il est logique de se demander s’il a atteint son objectif.
Nombreux sont les exemples de jeunes qui lorsque revenant de leurs études, « n’occupent pas l’emploi pour lequel ils sont partis se former ». Quels sont les besoins du marché de l’emploi calédonien ? Comment anticiper ce besoin ? Quelle reconnaissance pour nos jeunes ?
Déroulement de l’atelier
Visionnage du reportage «… », émergence des représentations et des questionnements et émergence des représentations du groupe
– La vidéo n’était pas représentative de ce qu’est la jeunesse en NC. Elle en occultait une partie et notamment, celle qui est le plus en manque de repères.
– La famille ne joue plus son rôle.
-L’école n’a pas pour but d’éduquer mais d’instruire.
-Le pays ne donne pas de travail à nos jeunes.
Questionnements
Que fait-on des jeunes qui se situent hors du cadre de notre société ? Comment les familles gèrent-elles ?
- Pourquoi y-a-t-il autant de déperdition d’élèves entre la phase de fin du collège et l’entrée dans la vie active ?
- Comment combattre le décrochage scolaire ?
- Pourquoi nos jeunes ne trouvent-ils pas de travail ?
Reformulation en commun :
- Comment établir le lien formation/insertion ?
- Comment permettre à un jeune de trouver son orientation selon ses capacités pour éviter le décrochage scolaire ?
- Comment miser sur les potentiels individuels au travers de la formation professionnelle afin de favoriser l’insertion ?
Phase de brainstorming
Se sont dégagées plusieurs problématiques :
La carence de structure d’accueil pour les 14-17 ans en situation d’échec scolaire
Quels sont les établissements pouvant les accueillir ? Actuellement, l’orientation est effectuée par les établissements sur des critères ne prenant pas en compte l’élève en lui-même, son potentiel et ses aspirations.
Le monde de l’entreprise est à saturation en demande de stage et d’alternance.
Plusieurs facteurs :
- Question de l’inadéquation entre l’offre et la demande et donc de connaissance des besoins des entreprises.
- Manque de flexibilité dans la filière apprentissage.
- Manque de structures (type SPOT).
Le monde du travail est en manque pour certains secteurs (ex : secteur agricole, …) de diplômés.
- Certains titres professionnels ou diplômes calédoniens sont promus mais par rapport au référentiel national, on observe des problèmes de reconnaissance desdits diplômes. Les institutions (VR et GNC) sont conscientes des limites et du manque de flexibilité.
- Il y a nécessité d’élargir le cadre de la réflexion pour les titres professionnels et diplômes calédoniens vers des secteurs qui sont moins attractifs ou sous représentés (agricole, …).
Les pouvoirs publics interviennent de moins en moins.
- Le financement de la formation en NC est passé de 3 milliards à moins d’un milliard.
- Se pose aussi la question du coût pour la famille de l’élève s’engageant dans la voie professionnelle.
Structurellement, le tissu économique calédonien n’a pas assez de postes niveau cadre pour absorber les diplômés (BAC+3 et plus).
Ex : dispositif cadres avenir.
- Il faut réorienter : le marché de l’emploi a besoin de personnes avec des compétences intermédiaires.
- Se pose la question du niveau de recrutement des diplômés qui se plaignent de ne pas être recrutés à hauteur de leur diplôme. Ce dernier est une présomption de compétences : capacité à… et pas un droit à… .
Manque de structures pour les personnes en situation en TH : placement à l’emploi.
Les représentations du monde du travail en NC sont décalées par rapport à notre société.